Quand avez-vous décidé de faire de la photo ?
Je voulais arrêter les mouvements alors à 15 ans j’ai acheté d’occasion mon premier reflex, un Fujica ST701 à cellule silicium. Puis j’ai enchaîné avec la quête d’images insolites, je commençais ma chasse aux trésors. Après je suis passé sur Nikon et je n’ai plus changé : FE, FE2, F1 en argentique, puis D300 et D3 en numérique. Je n’ai jamais cessé de regarder à travers le prisme de mon boîtier.

Qu’est ce que la photo vous apporte dans votre vie ?
Le monde n’est pas tel qu’il est mais tel que je suis. Les images parlent souvent plus et mieux que les mots et la photo est le moyen d’expression le plus abouti de ma sensibilité artistique. La photo est à ma manière une façon d’exister, un instant décisif qui inscrit une marque pour toujours. La photo est un moyen de me relier aux autres, elle me permet de rejoindre les autres et d’être rejoint par les autres. La vie c’est les autres !

Que souhaitez-vous apporter aux visiteurs de cette exposition ?
L’envie de revenir dans cette galerie, l’envie de revoir mes photographies. Apporter au visiteur une part de lui-même. Que chacun se sente concerné, que la vue d’une de mes photos parle à l’intérieur de celui/celle qui la regarde. Au fond et tout simplement que mes photos deviennent leurs photos et que les visiteurs se les approprient. Je souhaite apporter une part de moi-même et que cette mélodie secrète rejoigne le visiteur. Si un visiteur est touché, si ma photo lui parle, si elle lui permet de lire à l’intérieur de lui-même, alors mon objectif sera atteint. Au fond, j’aimerais provoquer chez la personne qui regarde mes photos une conversation en trois dimensions : ce que je vois, ce que je ressens, ce que je comprends.

Quelles sont vos préoccupations sur l’environnement ?
Je pense au philosophe Fabrice Hadjadj et son concept d’ « innovation destructrice », par opposition à la « destruction créatrice » chère à Schumpeter. J’observe que l’une des conséquences les plus visibles de la croissance est la production exponentielle de déchets. Nous épuisons en toute conscience les ressources naturelles limitées de notre planète pour alimenter une course accélérée vers plus d’avoir. Je suis co-responsable de cette destruction, sentiment mêlé d’impuissance pour inverser cette spirale du toujours plus. Nous serons perçus par les générations futures comme celle des pollueurs de l’ère du pétrole et du charbon. Notre Terre est un cadeau fragile et je ne saurais remercier assez pour l’eau, la terre, le feu et l’air qui me sont donnés en abondance. N’oublions pas ce que nous faisons subir à notre Terre, car elle n’oubliera pas de nous le rappeler…

Quel est votre mode de travail en photo ?
Le plus court chemin vers la beauté c’est la simplicité. J’utilise la lumière et le regard qui me sont donnés et je transforme cette matière en émotion esthétique. Aucun travail de retouche en labo après le clic, aucune composition ou scène préparée avant le clic non plus. L’image est telle que je la saisis. Ni plus, ni moins.

Votre plus beau souvenir lors d’une réalisation de photo
Une série de clichés extrêmement colorés pris la nuit, en hiver et sous la pluie à Biarritz. Je voudrais revenir sur le concept de « destruction créatrice » évoqué plus haut pour expliquer comment je réalise mes photos. J’utilise mon téléobjectif un peu comme un pinceau pour extraire d’un plan ou d’une situation un cliché abstrait, mystérieux ou qui questionne. Regardez une peinture impressionniste à deux centimètres, vous n’y verrez aucune forme reconnaissable. Je conçois la photo comme une partie de chasse, une chasse aux trésors.

Liste de vos expositions
. Galerie Peyrissac (Paris) : novembre 2014
. Cercle de l’Union Interalliée (Paris) : avril 2015
. « Fotofever » au Carroussel du Louvre (Paris) : novembre 2015

Vos photos font-elles partie de collections particulières ou publiques et si oui pouvez-vous nous donner des noms ?
Mes photos font partie de collections particulières.

 
     
 
 
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